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lundi 2 mars 2009

(débat) Si on vous offrait 2000 euros par an pour participer à ce débat public, le feriez-vous ?

Le citoyen ne démissionnerait-il pas ? A force que l'on aie été sourd à ses messages, deviendrait-il muet ?Je pose une question à ce citoyen ?
Et si on lui offrait 2000 euros par an, participerait-il au débat politique ?

Si sa réponse est positive, que le citoyen participe immédiatement aux débats ! Car il gagnera plus que 2000 euros par an. Par sa participation, il cogèrera les deniers publics et cela lui sera bénéfique.

Ah, bien évidemment, il pourrait me rétorquer : "A moi seul, je ne peux changer les choses !". Il a bien raison. Et c'est précisément pour cela qu'il doit se faire connaître en participant, en participant par exemple grâce à ses commentaires dans ce blog. Il ne doit pas oublier que de nombreux autres se sentent bien impuissants puisque seul comme lui.Que tous ces seuls se rassemblent, que tous ces impuissants se mobilisent et cette nouvelle force infléchira le cours de la politique dans l'intérêt commun.

A bon entendeur !

1 commentaires:

Pierre Fendregella a dit…

Voici un texte traduit du grec. Le citoyen grec était indemnisé lorsqu'il participait à la politique.

Comment faire venir les citoyens aux débats politiques ?
Au cours du Vème siècle, le nombre d'assemblées du peuple tenues chaque année s'accroît, passant de dix à quarante. L'année politique étant divisée en dix périodes, chaque période voit se tenir une assemblée principale où l'on confirme les magistrats (= les responsables de la cité), on délibère sur l'approvisionnement de la cité et sa défense, sur les accusations de haute trahison, et trois assemblées secondaires (traitant des affaires sacrées, des ambassades, des suppliques…). Chaque assemblée se tient un nombre de jours suffisant pour aboutir à un résultat concernant les affaires traitées ; il faut le temps d'informer les citoyens et de conduire les débats.

Outre les assemblées du peuple, les citoyens sont également sollicités pour siéger au Conseil et dans les tribunaux de la cité. Devant la multiplication de ces sollicitations politiques, certains citoyens rechignent : pour ceux qui habitent à l'autre bout de l'Attique, venir à la ville pour participer aux réunions leur fait perdre une voire plusieurs journées de travail. La cité court donc le risque de voir le débat politique confiné aux urbains, les ruraux et les pêcheurs refusant de venir siéger à l'assemblée ou ne se portant pas volontaires pour le tirage au sort du Conseil. Pour pallier une désaffection face à la vie politique, Périclès décide de créer vers 450 av. J.-C. une indemnité, le misthos, destinée à compenser la perte d'une journée de travail. Cette indemnité est d'abord versée à ceux qui viennent siéger dans les tribunaux d'Athènes (6 000 citoyens tirés au sort parmi des volontaires), puis aux bouleutes (membres du Conseil). À la fin du Vème siècle, tous les citoyens participant à l'ecclesia reçoivent également le misthos.
Cette mesure constitue une véritable révolution dans l'exercice de la vie politique. Elle est souvent présentée dans le cadre de l'opposition entre deux dirigeants politiques, Cimon, considéré comme favorable aux propriétaires fonciers qui, de fait, obtiennent les plus hautes charges dans la cité, et Périclès, plutôt favorable au peuple. Cimon prônait un don aux plus pauvres participant à la vie politique, don émanant des plus riches (donc les oligarques). Périclès décide au contraire de payer le misthos grâce au Trésor de la cité. Il s'agit alors de poursuivre l'oeuvre de Clisthène en donnant un nouveau coup d'arrêt à la domination des plus riches sur la cité : le système de Cimon induit en effet un lien de dépendance entre le donateur et ceux qui reçoivent leur indemnité, tandis que Périclès casse les liens de clientèle politique en instaurant la cité comme seul garant du bon exercice de la vie civique. Tous peuvent aller débattre, sans condition de fortune.
Le débat politique se démocratise, dans le sens où le dèmos (peuple) tout entier peut y participer sans pression de la part des plus riches. Mais cette vision idyllique tient peu compte du réel pouvoir qui s'affirme lors des débats : celui de la parole, donc de la connaissance.

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